«La sphère de puissance de l’État coïncide avec l’espace
sur lequel s’étendent ses moyens de domination»
(Raymond CARRÉ DE MALBERG).
Assisterait-on à un retour vers le monde dystopique que Georges Orwell avait imaginé en 1948 dans son roman 1984, même si les zones d’influence des Trump, Poutine et autres Xi Jinping sont plus restreintes que dans la fiction littéraire, même si la présence d’autres acteurs n’est pas mineure dans les relations internationales?

Sommaire
RETOUR DYSTOPIQUE VERS «1984»?
- Résumé
- Introduction
- EFFONDREMENT DE L’URSS: L’ILLUSOIRE TRIOMPHE DU CAPITALISME LIBÉRAL
- OCÉANIA, EURASIA, ESTASIA 2025?
- Conclusion
- REPÈRES
¤ Repère1. À propos de 1984
¤ Repère2. De la Guerre froide à la chute du mur de Berlin
¤ Repère3. Les illusions de «la fin de l’histoire»
¤ Repère4. Polycentrisme: une parenthèse?
¤ Repère5. L’expansionnisme de la présidence Trump II: pas une simple lubie - À propos
- Notes

Résumé
Le roman 1984 de George Orwell évoquait un monde dominé par trois superpuissances se combattant: Océania, Eurasia, Estasia où l’on peut voir comme une représentation symbolique des États-Unis, de la Russie et de la Chine d’aujourd’hui.
S’il est vrai que l’effondrement de l’URSS en 1991 a pu faire croire à certains à une définitive – mais illusoire – victoire du capitalisme libéral mondialisé («la fin de l’histoire»), le monde, entre 1991 et 2024, a connu une transition parfois erratique, avec des regroupements visant à s’affirmer face au géant américain (Brics+). Cette transition a connu ses moments de revendications «polycentristes» qu’a facilitées la perte de prestige des USA (attentats de 2001, Afghanistan…).
L’invasion frontale de l’Ukraine par la Russie en 2022, puis la réélection de Donald Trump en 2024, l’agressivité croissante de Xi Jinping, enfin, démontrent le changement de paradigme: aujourd’hui, trois superpuissances cherchent à exploiter avec brutalité les faiblesses de leurs adversaires, parfois ex-partenaires.
Le monde connaît un moment de reconfiguration; pour autant – contrairement au roman d’Orwell –, les trois États dominants ne sont pas les solistes incontestés du concert des nations. En témoigne un certain réveil d’une Europe qui, ne manquant pas d’atouts, est poussée – non sans oppositions externes ou internes – à s’affirmer plus fortement comme puissance autonome.
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